Henry Vieuxtemps découvre le violon et ses rudiments grâce à son père, Jean-François. Lorsqu’il est âgé d’à peine quatre ans, son talent impressionne le mécène Henry Genin, qui lui fait suivre des cours de violon auprès du professeur verviétois Léonard-Joseph Lecloux. L’enfant fait d’énormes progrès en peu de temps et travaille notamment les études de Rode, Kreutzer et Baillot.

En 1827, le jeune Henry se produit en public au Grand Théâtre de Verviers et au cours d’une séance de la Société Grétry à Liège. Les critiques ne tarissent pas d’éloges à son égard, évoquant notamment

La vigueur et la grâce de son archet, la justesse de son jeu, l’agilité de ses doigts, la netteté de son exécution […]

Mathieu Laensbergh, 30 novembre 1827, Journal de Liège

Ce violoniste originaire de Louvain est à ce point impressionné par la virtuosité juvénile de Vieuxtemps qu’il lui propose de prendre à sa charge la suite de sa formation musicale. La famille Vieuxtemps s’installe alors rue aux choux à Bruxelles et Henry travaille son instrument plusieurs heures par jour chez le maître. Sur le plan musical, un monde s‘ouvre à lui avec l’étude des concertos de Viotti et de Rode.

En 1829, Charles de Bériot présente son élève au public parisien du Théâtre des Italiens. Dans la salle, des célébrités telles que La Sontag et La Malibran accueillent avec enthousiasme ce jeune talent exceptionnel. Le musicologue belge François-Joseph Fétis est aussi dans l’assemblée.     

Lorsque Charles de Bériot s’absente, sa compagne La Malibran assure l’instruction du prodige, mais en 1831, les leçons sont interrompues, ce qui suscite l’inquiétude du père Vieuxtemps ; en partance pour l’Italie, le professeur estime en réalité que son élève de onze ans n’a plus rien à apprendre de lui.